Non, nous n’avions pas annulé mais au départ nous n’étions que six à oser braver les intempéries. Il est vrai qu’au départ de Goyrans nous avons ouvert les parapluies mais ce fut pour peu de temps.
Mis à part le bord de l’Ariège un peu boueux, la randonnée s’est très bien passée et nous avons même eu droit au soleil au retour à Goyrans.
Les dernières pluies ont motivé asperges, respounchous et poireaux de vigne à pointer le bout de leur nez.
Une rando menée à bon train, agréable à refaire pour que tout le monde participe.
Nous souhaitons la bienvenue à Marie Françoise, dernière recrue dans la section randonnée.
Hors ville à Aureville!
Le Salon de l’Agriculture à Paris vient de se terminer prématurement, preuve qu’il est difficile d’avoir la ville à la campagne, comme en rêvait le journaliste, écrivain et humoriste de la fin du XIXème siècle, Alphonse Allais: « On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ».
Mais pour les randonneurs d’Escalquens, c’est souvent une réalité comme en ce jeudi 05 mars 2020 où ils marchaient sur les chemins ruraux du côté de Goyrans et d’Aure..ville!
En effet, la partie haute-garonnaise du Lauragais est une des contrées françaises ayant une grande densité en villages et lieux-dits dont le nom se termine par le mot « ville », et ce depuis 1500 ans! Outre à Aureville, nous évoluons fréquemment à Ramonville, Gameville (Saint-Orens-de-..), Donneville, Beauville, Ségreville, Mourvilles, Lauzerville, Maureville, Préserville, Auzeville,….
Au début du IVème siècle de notre ère, l’empire Romain décline et un peuple germanique, dit barbare (c’est à dire qui ne parlait pas le latin), les Wisigoths, va s’imposer en occupant un immense royaume qui s’étendra sur toutes les contrées au sud et à l’ouest de la boucle de la Loire ainsi que sur toute l’actuelle Espagne. La capitale en sera Toulouse!
Mais un siècle plus tard, en l’an 507, d’autres barbares, les Francs, menés par Clovis, vaincront du côté de Poitiers les Wisigoths et leur chef Alaric, et ces derniers seront refoulés pour ne plus régner que sur l’actuel Languedoc-Roussillon et l’Espagne.
En conséquence, et pendant longtemps, les Francs occuperont le pays Toulousain uniquement sur une bande de territoire d’une centaine de kilomètres de long dans le sens sud-est /nord-ouest et d’une cinquantaine de kilomètres de large avec en son centre la capitale déchue, Toulouse.
Car, à l’ouest, les Vascons (futurs Basques et Gascons), peuple venu du Pays-Basque Espagnol actuel et de ses environs, contesteront l’autorité franque pendant plusieurs siècles (ce sont eux qui massacreront l’armée de Charlemagne et son neveu Roland à Roncevaux en 778) et donc l’empreinte de l’occupant en sera réduite d’autant.
Ainsi le Lauragais actuel entre Escalquens et Naurouze va être occupé par les Francs, pris en étau entre le pays Wisigoth (à l’est) et ce qui deviendra la Gascogne (à l’ouest, de l’autre côté de la rivière Ariège que nous avons longée longuement ce jour).
Ils y baptiseront (c’était tendance, leur chef s’était converti au christianisme, vers l’an 500!) une cinquantaine de lieux en leur donnant le nom d’une personne (un propriétaire), ou parfois d’un élément topographique, suivi du suffixe « ville », dérivé du latin « villa » signifiant domaine.
Mais ces Francs ne devaient pas être très nombreux car peu de traces archéologiques subsistent: ils ont certainement confisqué ces biens à des Romains ou à des Wisigoths et, sans créer de nouveaux foyers de peuplement, même en minorité, ils ont réussi à dominer par les armes.
D’autres peuples germaniques ont également laisser leurs traces dans d’autres mots, ceux-là peu flatteurs, tels ostrogoth ou vandale. Ces qualificatifs ne peuvent être attribués en aucun cas aux randonneurs d’Escalquens puisque, outre leur comportement et leurs faits et gestes irréprochables, le nom du village (devenu ville) de leur club est d’origine wisighote!
Pour voir les photos cliquer ici
Pour voir les vidéos cliquer ici
Pour voir les données du GPS cliquer ici