Randonnée du jeudi 28 novembre 2019 à Mauremont

C’était un 28 novembre (2019) et ce sont 22 fidèles marcheurs d’Escalquens qui ont fêté comme il se doit le saint du jour, Saint-Jacques de la …Marche! Et plusieurs autres saints ont tenu à participer à cette procession qui a cheminé pendant neuf kilomètres, au départ de l’église de Mauremont, dédiée à Saint-Martin. Si la pluie qui s’est invitée en fin de parcours avait persisté il était prêt à donner une moitié de son manteau pour protéger ses ouailles! Son église a été bâtie en 1582 comme l’atteste une pierre gravée sur sa façade (elle remplaçait une ancienne église qui avait été pillée et incendiée deux fois en 1570, pendant les Guerres de Religion).

Ils ont cheminé jusqu’à la chapelle Sainte-Colombe où n’a pas toujours régné la paix puisque cavaleries Française et Anglaise se sont entre tuées dans le champ voisin, en 1814.

C’est là que la pause réparatrice a été faite: un miracle a eu lieu puisque, mieux que le pain, ce sont les gâteaux qui se sont multipliés et si l’eau ne s’est pas transformée en vin c’est à cause de la campagne du mois sans alcool..morte avant d’être née!

Puis ils ont parcouru pendant quelques centaines de mètres le chemin qui mène à un autre Saint-Jacques, celui de Compostelle et que balise un oratoire abritant une coquille gravée dans la pierre: ils n’étaient pas perdus!

Mais le protecteur céleste n’a rien pu faire quand il a fallu traverser une zone délicate: il savait comment marcher sur l’eau mais pas sur la boue lauragaise!

Et les coqs rencontrés, bien que descendus des clochers alentour, ont pris de haut les pélerins: leur chant a fait venir l’ondée, qui ne fut que passagère! Ce n’était donc pas le chant du cygne pour ces courageux randonneurs qui ont réussi à rejoindre le village de départ en faisant une halte devant son château.

Ce dernier a été construit dans les années 1580. En conséquence, en ces temps très incertains où Saint-Barthélémy était honoré tous les jours, il avait été pourvu de deux tours de défense massives dont les murs n’étaient pas exactement à angle droit pour minimiser les impacts des projectiles (il n’en reste plus qu’une), d’un pont levis disparu et de fossés encore partiellement existants.

L’actuelle façade date de 1784.

Il y a beaucoup de communs dont deux tours servant de pigeonnier, d’une orangerie construite dans les années 1810 et de plusieurs bâtiments à usage agricole.

Un parc, réalisé au milieu du XIXème siècle, entoure partiellement l’édifice.

Ainsi se terminait cette randonnée sous la menace du climat mal ..sain!

Et maintenant la chronique du même auteur

Mots et maulx de Mauremont 

Les marcheurs d’Escalquens sont allés en campagne ce 28 novembre 2019 sur les terres de Mauremont.

C’est l’occasion de lever le voile sur les légendes et vérités historiques de l’Islam en Lauragais.

Ceux qui étaient appelés les Sarrasins et qui venaient d’Arabie, avaient envahi l’Afrique du Nord (où vivaient les Maures) puis, en 711, la péninsule Ibérique avant de franchir les Pyrénées en 719. Ils massacrent et pillent le Languedoc, les vallées du Rhône et de la Garonne.

La tradition veut que des chevaliers francs aient regroupé des prisonniers à Mauremont, c’est-à-dire au « Mont des Maures ».

Ce qui est sûr c’est qu’il y a sur le blason de la ville voisine de Ramonville-Saint-Agne une figure très peu courante dans ces emblèmes élaborés dans un Moyen-Age occidental et chrétien: un croissant, symbole de l’Islam et des pays musulmans!

Ce symbole fait référence à la bataille dite de Toulouse qui a eu lieu en 721 et que les livres d’histoire ont oublié malgré son importance.

En effet, les envahisseurs arrivent devant Toulouse et y mettent le siège. Confiants en leur supériorité numérique et en leur stratégie, ils attendent que la ville se rende, par manque d’eau et de nourriture. Au bout de trois mois, le duc d’Aquitaine et son armée surprennent les assiégeants peu vigilants en les attaquant en un lieu qui deviendra Ramonville: c’est une première et très lourde défaite pour les Arabes (4 000 morts!).

Et même si leurs raids se poursuivent, les musulmans sont affaiblis et le Maire du Palais du nord de la Gaule, Charles Martel, aura du temps pour consolider son pouvoir et renforcer son armée. Car c’est lui le véritable gouverneur du pays compte tenu de la faible autorité des rois de cette époque, exagérément qualifiés de « fainéants ». Il pourra ainsi gagner la célèbre bataille de Poitiers, en 732: celle là est bien connue de nous tous depuis l’école primaire!  

     

Néanmoins, les forces musulmanes resteront encore des décennies sur le pourtour méditerranéen pour continuer leurs razzias lucratives mais ils renonceront à conquérir la Gaule, si tant est qu’ils en aient jamais eu le projet pour ce pays au climat froid et humide, couvert d’immenses forêts, loin de leur désert.  

Cette bataille accroîtra considérablement le pouvoir et le prestige de Charles Martel dans tout l’Occident (ainsi nommé car il maniait à merveille son arme préférée, le marteau!). Son fils, Pépin le Bref, marié à Berthe dite au Grand Pied (elle aurait fait une bonne recrue pour notre club!), éliminera le dernier roi Mérovingien et créera la dynastie des Carolingiens qui régnera sur le pays pendant plus de deux siècles et son fils Charlemagne sera empereur.     

Mais la violence peut parfois engendrer une douceur. En effet, en 1683, d’autres mulsulmans, les Turcs, assiègent la ville de Vienne en Autriche. Ils décident de creuser un tunnel sous les murs d’enceinte à la faveur de la nuit afin d’envahir la cité, mais les boulangers qui préparaient leurs fournées donnent l’alerte. Pour commémorer cette victoire les sauveurs de la ville créèrent une patisserie en forme de ..croissant!

Et les croissants arriveront en France, semble-t-il, un siècle plus tard, grâce à la reine Marie-Antoinette, originaire de Vienne ( « l’Autrichienne » comme la surnommaient agressivement les révolutionnaires qui lui couperont l’appétit et la tête), d’où le nom de viennoiseries donné à ces délices dont le croissant est le roi!    

Quant aux marcheurs d’Escalquens, ils hissent l’âme vers les sommets des collines en avalant des chemins de croix (quand ils sont impraticables) et des crois…sants (quand il faut récupérer des forces!).

Randonnée organisée par Philippe

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