Randonnée du jeudi 24 juin 2021 Revel et St Féréol

Quand le Revelois nous accueille.

Avant de commencer le récit de cette journée, nous remercions les dix-huit courageux randonneurs qui, malgré des prévisions météos peu encourageantes, on fait l’effort de participer pour notre plus grand plaisir. La suite leur prouva qu’ils n’ont pas eu tort ! Ce n’est que lorsque les sacs ont été chargés et que nous commencions la traversée de la ville, qu’une fine et dense pluie s’est mise dans nos pas et nous a accompagnés peu de temps. Elle a vite compris à notre détermination que nous faisions nôtre l’adage « La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ».

Il y a bien longtemps que notre club de randonnée n’était pas allé rendre visite à cette cité fort accueillante. En effet nous sommes ici au pied de la Montagne Noire, massif sillonné par de nombreux sentiers de moyenne montagne, conduisant éventuellement vers le point haut : Le Pic de Nore 1211m, d’où nous avons un panorama exceptionnel sur la chaîne des Pyrénées, les plaines des Corbières, du Minervois et si le temps est dégagé et que l’on ait bonne vue, jusqu’à la grande bleue.

Si nous sommes partis du centre-ville, c’était pour avoir l’occasion de découvrir dans sa traversée de belles maisons à colombages et surtout l’ancienne halle qui date des 14 ème et 19 ème siècles. Philippe, avec talent nous a resitué cette édifice dans son contexte historique Elle est supportée par 79 piliers de chêne et surmontée d’un beffroi de type néo-classique. Elle fut reconstruite aux environs de 1825  par l’architecte renommé Urbain VITRY. Elle est classée depuis 2006. Le Syndicat d’Initiative y a établi son siège.

Sortis de la ville par de longues avenues, avant de rejoindre La Rigole, à la vue du tapis de feuilles qui jonchent le sol, nous prenons conscience qu’ici aussi la récente tempête a été d’une violence inouïe. La Rigole, cette conduite d’eau qui emprunte le lit du Laudot, récupère les eaux du versant océanique de la Montagne Noire et les conduit vers le réservoir de Saint-Ferréol qui lui sert à faire l’appoint d’eau pour le Canal du Midi.

Par le chemin des Lavandières puis celui du Rastel, nous abordons une rampe qui met à contribution jambes et souffle ! Arrivés sur un plateau, même si le ciel est un peu chargé, nous bénéficions d’une superbe vue sur la cité de Revel. Le chemin des Cales nous descend vers le Bassin de St Ferréol, beau plan d’eau très apprécié des toulousains dès que les beaux jours invitent à la promenade, pêche, pique-nique et activités nautiques. Un petit détour par la cascade et le jet d’eau souffrait d’un manque de soleil pour pouvoir apprécier la décomposition de la lumière à travers les milliers de fines gouttelettes d’eau. Des allées forestières, en contre bas du bassin nous ramènent à l’extrémité de la digue. C’est dans ce cadre bucolique que nous avons « mis les couverts » pour nous restaurer avec devant nous la grande nappe d’eau, calme, sans une ride. Un muret fut le bienvenu et servit de chaise et de table à la fois. Comble du confort, nous avions à portée, containers pour nous délester de nos reliefs de repas et.. Urinoirs automatiques dernière génération avec nettoyage intégré. Certaines filles peuvent en témoigner. Du standing !!

La promenade s’est poursuivie à un rythme paisible sur la rive du bassin jusqu’à la base nautique. Nous prenons alors le chemin des Dauzats, la rue du Gal Marbot qui se prolonge par un sentier assez escarpé qui nous fait redescendre dans la plaine où nous rejoignons le GR 653 (toujours lui !). La maison de maître de La Pergue est laissée à notre gauche et nous retrouvons La Rigole. Nous passons entre la piscine municipale et le camping puis c’est par l’interminable Avenue Roquefort que nous retrouvons le centre-ville et la halle. Le « timing » nous permet de nous accorder une pause rafraichissement sur la terrasse d’un café, sous les couverts. Quel plaisir de s’asseoir confortablement et de déguster une consommation, à mon sens, bien méritée ! Encore quelques mètres pour rejoindre le parking avant de dire au revoir à cette charmante bastide de Revel, haut lieu de l’ébénisterie d’art en son temps, mais malheureusement délaissée pour se tourner éventuellement vers du moins cher, plus design, je pense à Ikéa !! Les temps changent !

Jo et moi-même vous remercions pour votre présence, votre performance, votre amabilité qui fait de notregroupe un lieu de convivialité dont nous pouvons être fiers. Geneviève et Maïté ne sont pas étrangères à cette bonne marche du club et à cette ambiance chaleureuse.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

 

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 La Chronique de Philippe

Revel: révélation du Tour.

Pour les marcheurs d’Escalquens, le grand tour organisé le jeudi 24 juin 2021 à Revel et au bord du lac de Saint-Ferréol avait un avant-goût de vacances, à un clin d’oeil du soleil près: le « grand bleu » avec ses pins maritimes, l’ascension des flancs de la Montagne Noire pour y parvenir, la vue sur la campagne lauragaise alentour et le patrimoine historique de la bastide revéloise. C’est le retour de l’été (sans virus?) et du tour de France ..pas que cycliste.

De tout temps il y a eu des voyageurs mais rarement pour découvrir le pays et fraterniser avec les autochtones: l’objectif était de conquérir ou de faire commerce.

Quelques humanistes de la Renaissance au XVIème siècle puis, un peu plus tard, les philosophes des Lumières voyagèrent pour leur agrément et pour parfaire leur culture.

Les jeunes aristocrates Anglais, à partir de la fin du XVIIème siècle, pour parachever leur éducation, vont traverser l’Europe pour se rendre à Rome afin de visiter les vestiges antiques. La France n’est qu’un lieu de passage qu’ils ignorent royalement outre les grandes villes que sont Paris, Marseille ou Montpellier. C’est ce “Grand Tour” qui sera à l’origine, dans les années 1810, du mot “touriste”, voyageur qui fait une tournée des pays étrangers par curiosité et désoeuvrement. En 1815, Napoléon, qui avait imposé un blocus aux Anglais, est envoyé par ces derniers en voyage, sans retour, à Sainte-Hélène: les privilégiés d’outre-Manche peuvent reprendre leur invasion pacifique. La première agence de tourisme est créée en 1841, en Angleterre, par Thomas Cook (cette société fera faillite en septembre..2019!). Les touristes commencent à s’intéresser aux paysages traversés, notamment les Alpes, et pour des raisons de santé les médecins envoient leurs patients dans des stations thermales ou de bains de mer nouvellement créées. La côte normande est proche de la perfide Albion et de Paris: Dieppe installera le premier établissement de bains de mer français (1822), suivi de Trouville (1825), Cabourg (1853), Deauville (1864).

 

 

A l’intérieur des terres, des stations thermales sont implantées à Vichy (1787), Aix-les-Bains (1783), Vittel (1854), Contrexéville(1865), eaux qui font toujours le bonheur des gourdes et des gosiers des marcheurs .

La pratique touristique se développera (un peu!) à partir des années 1860 grâce à l’enrichissement de la bourgeoisie et au développement du réseau ferré. Pour attirer la clientèle les côtes françaises sont baptisées avec des noms flatteurs: Côte d’Azur (1887) de Menton à Marseille avec Nice et sa promenade des Anglais (en souvenir des pionniers!), Côte d’Emeraude (1894) entre Dinard, Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel, Côte d’Opale (1911) de Calais au Touquet, Côte d’Argent (1905) entre Biarritz et l’estuaire de la Gironde.

A cette époque, moins de 5 % des Français partaient en vacances, seul un sur 400 avait vu la mer . En 1936, le gouvernement de coalition des partis de gauche, le Front Populaire, offrira à chaque salarié deux semaines de congés payés et des billets de trains très avantageux . Des structures d’hébergement à bon marché sont créées. Les privilégiés voient d’un mauvais oeil l’arrivée massive des « salopards en casquette » qui envahissent leurs lieux de villégiature. 20 % des Français partiront en vacances cette année là, la mer sera connue par un Français sur 40. Les années de prospérité économique entre 1945 et 1975, dites Les Trente Glorieuses, feront du tourisme de masse une réalité: plus de la moitié de la population prendra des vacances au milieu des années 70. Aujourd’hui ce sont presque 70 %  d’entre nous qui prennent la poudre d’escampette. La France est le pays le plus visité au monde soit 90 millions de personnes par an ( sauf quand un virus y vient lui aussi en vacances prolongées): 250 ans après le début de leur débarquement, les Britanniques sont toujours les plus nombreux (14 millions/an).

Les randonneurs d’Escalquens font des tours et des détours sur des chemins qui ne mènent pas à Rome: à défaut d’admirer l’antique, ils y découvrent… la tique!

 

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