Randonnée du jeudi 22 oct 2020 au Lac de la Balerme à Teulat

Depuis longtemps j’avais envie de vous proposer cette rando avec son petit plus.

Nous étions 25 au départ, sous un ciel nuageux et un peu incertain. Trois groupes formés, nous suivons les différentes anses du lac très bas en cette saison.

 

 

Nous quittons la rive droite du lac pour monter rejoindre l’Eglise Saint Sernin des Rais. A l’écart du cimetière, nous nous arrêtons devant les tombes des « Petites Filles modèles », petites filles de la Comtesse de Ségur.

 

C’est là que Philippe en grand orateur (les Gascons ont une voix qui porte…) nous conte la vie et l’histoire de Sophie Rostopchine future comtesse de Ségur et de ses petites filles.

 

Certains ne connaissaient pas l’existence des petites filles modèles en ces lieux.

Le temps se couvre de plus en plus, il est temps de redescendre au lac. La traversée sur la digue nous donne une idée de la profondeur du barrage.

Une jolie balade de 9 km avec sa petite note culturelle.

C’est une randonnée que nous pouvons faire à la journée en incluant le passage par le village de Verfeil et un pique-nique au bord du lac.

Et maintenant la rubrique de notre ami Philippe


Hal…te là!

 

En ce jeudi 22 octobre 2020, par solidarité avec les acteurs du Ségur de la santé en charge de l’amélioration du système de santé, les randonneurs d’Escalquens sont allés parfaire leur santé chez la comtesse de Ségur, entre Teulat et Verfeil.

Cette dernière est née Sophie Rostopchine, en 1799, au sein d’une grande famille de la noblesse russe, possédant un domaine de 45 000 hectares où travaillaient 4 000 serfs : ce système féodal allait encore exister un siècle dans ce pays, jusqu’à la révolution de 1917 !

Le père est le gouverneur de Moscou qui décide, en 1812, de mettre le feu à la ville pour obliger Napoléon à ne pas s’y installer pour l’hiver et à faire une retraite désastreuse : le couvre-feu à la Russe ! Mais les aristocrates et autres commerçants qui ont perdu leur patrimoine poussent le tsar à disgracier le pyromane. Pour lui, c’est la Bérézina et il s’exile avec sa famille à Paris.

Elle y rencontre son futur mari issu d’une famille illustre de diplomates, ministres et militaires (dont celui qui a donné son nom à l’avenue parisienne où se tiennent les discussions sur le changement du système de santé) : Eugène de Ségur.

Mais l’homme est volage, dépensier et brille par son absence : ils auront néanmoins huit enfants.

Elle s’ennuie et pour améliorer ses comptes, grâce à des contes, elle commence une carrière d’écrivaine à plus de cinquante ans : elle écrira des ouvrages destinés à l’origine à ses petits-enfants.

Parmi ceux-ci, il y aura Camille et Madeleine de Malaret, qui passeront leurs vacances d’adolescentes entre Ayguevives, Toulouse et le château de Malaret à Verfeil (qui n’a jamais été terminé) et au pied duquel nous sommes passés sans le voir car il est caché par un mur de verdure.

Car leur mère, une des filles de la comtesse de Ségur, avait épousé un riche héritier d’une puissante famille de nobles possédant plusieurs domaines à Toulouse et dans le Lauragais, Paul d’Ayguevives de Malaret.  

Elles seront sources d’inspiration pour leur grand-mère notamment pour le roman « Les Petites Filles Modèles ». 

Ses autres œuvres, une vingtaine au total, publiées entre 1855 et 1870, telles « Les Malheurs de Sophie », « Un Bon Petit Diable », décrivent la vie de familles aristocratiques sous le Second Empire, milieu privilégié, alors que la très grande majorité de la population est misérable et illettrée, tant dans les villes que dans les campagnes.

Ces textes sont très moralisateurs, le bien triomphant toujours du mal et l’éducation, avec force châtiments corporels, y est un sujet majeur…souvenirs, souvenirs ?! Les temps ont beaucoup changé mais ces romans sont régulièrement réédités dans le monde entier (plusieurs dizaines de millions d’exemplaires vendus tous les ans) et il y a régulièrement de nouvelles adaptations cinématographiques et télévisuelles produites. 

Nos deux héroïnes n’auront pas eu une vie très romanesque. Camille mourra de tuberculose à 34 ans et son fils, de santé fragile, à 18 ans. Madeleine, célibataire, s’occupera de ses parents et de sa grand-mère avant de mener une vie de dévote.  

Nous nous sommes arrêtés devant leurs tombes, au pied de l’église Saint-Sernin-des-Rais, isolée dans les terres. La modeste tombe implantée à l’écart est celle de leur gouvernante…la mixité sociale avait ses limites !

 

Les randonneurs d’Escalquens sont aussi des grandes filles et des grands garçons modèles car …ils suivent à la lettre les mots d’elles, leurs deux préceptrices en chef ! 

 

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