Randonnée du jeudi 12 mars 2020 Bord du canal et Banlieue toulousaine

RANDONNEE CANAL DU MIDI ET PERIPHERIE DE TOULOUSE           121/03/2020

Organisée par Jo et Clément

Il nous était promis depuis plusieurs jours un jeudi avec un beau soleil printanier, mais il en a été autrement, les nuages ayant pris le dessus, mais nous ne plaignons pas, temps idéal pour marcher.

Privés de sortie depuis plusieurs jours, vous avez été nombreux à vouloir vous oxygéner puisque l’effectif de la troupe de randonneurs s’est élevée à …36..

Nous avons eu la chance de traverser le nœud routier qu’est le Palays à une heure assez calme pour rejoindre notre lieu de stationnement à proximité du Canal du Midi. Nous avons tranquillement longé ses berges bordées de platanes séculaires encore dépouillés aujourd’hui. Que serait-ce le canal sans cette voûte estivale ombragée quand arrivent les premiers jours d’été et que ces géants se mirent dans cette eau verte comme l’a si bien chanté notre Claude Nougaro regretté ?

Au cours de cette promenade, nous avons tenté d’enrichir ou de rafraîchir nos connaissances relatives à divers sites rencontrés sur notre parcours.

En premier, la « Boule de Rangueil » abritant un microscope électronique a fait l’objet d’un premier arrêt. Pour les plus curieux, le lien ci-dessous vous apportera images et commentaires très intéressants.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/boule-rangueil-ecrin-microscope-electronique-legende-1244293.html

Nous avons ensuite laissé sur notre gauche les serres de la ville de Toulouse, terrain dans lequel sont cultivées les plantes servant au fleurissement de la ville, mais également des collections de diverses plantes exotiques dans des serres spécialement aménagées. Les journées portes ouvertes permettant visites et explications par des horticulteurs auront lieu cette année les 2 et 3 mai 2020. Pour plus d’informations, allez faire une visite avec le lien ci-dessous :JOURNEES PORTES OUVERTES DES SERRES … – eTerritoire

www.eterritoire.fr › detail › occitanie,haute-garonne,toulouse(31000)

Plus loin, un pont permet de franchir le canal. C’est le Pont des Demoiselles. Avez-vous fait votre choix sur l’origine de cette appellation ? Dames de petites vertus ou belles libellules ? Avez-vous tissé un lien entre toutes les dénominations de noms de rues qui permettraient d’écrire une histoire du genre, « Quand du Pont des Demoiselles j’emboîte le Boulevard Monplaisir, en passant cela va de soi par le musée G.Labit, cela peut-il se terminer sans pousser jusqu’aux allées des Soupirs ?

Le bassin de radoub joue le même rôle que les garages pour les voitures. C’est un lieu où s’effectuent entretien et réparations de péniches. Sa construction remonte aux années 1830 à 1840. Elle fut réalisée pour désencombrer le Port St Sauveur, le transport fluvial des céréales qui transitaient par la Halle aux grains étant très important  Il est le seul bassin de Bordeaux à Sète et il est actuellement propriété des Voies navigables de France (VNF)

Un petit détour par la rue du Japon nous a permis de contempler le Musée Georges LABIT.  Fondé en 1893 par G.LABIT. Grand voyageur passionné d’ethnologie, d’histoire de l’art et des religions, il a fait construire ce bâtiment d’inspiration mauresque. Il possède une très riche bibliothèque et de très belles collections d’art oriental avec une prédominance égyptienne.

Tout en continuant à longer le chemin de halage, nous arrivons à hauteur de l’ancien port Saint Etienne et port St Sauveur. C’est à hauteur de ce dernier que d’anciens bâtiments ont été réhabilités servant aujourd’hui de capitainerie pour le port de plaisance.

Les allées Paul Sabatier nous conduisent au Jardin du Grand Rond, appelé aussi Boulingrin. D’un diamètre d’environ 200m, il possède un beau bassin avec jeux d’eau, un kiosque à musique et un superbe fleurissement. Une passerelle permet de le relier au Jardin des Plantes.

Le Jardin des Plantes : Sa création initiale remonte à 1730, dans le quartier St Sernin. Après plusieurs changements, c’est en 1794 qu’il trouvera sa place actuelle. C’est en 1887, à l’occasion de l’exposition internationale de Toulouse qu’il devient un jardin public.

Notons que c’est dans son enceinte que se trouve le Muséum d’Histoire Naturelle

présentant de nombreuses collections méritant une visite.

Le Quai des savoirs aménagé dans l’ancienne faculté des Sciences, nouveau centre de diffusion et de partage de la culture scientifique, technique et industrielle.

Le mémorial aux Justes des Nations, rendant hommage aux hommes et aux femmes qui ont sauvé et protégé des juifs durant la 2ème guerre mondiale.

Enfin en sortant, et pour rester dans le contexte précédent et non loin du Monument de la Résistance, le Petit Château comme l’appellent les toulousains. C’est dans cette grande maison bourgeoise réquisitionnée par la Gestapo que se sont déroulées des atrocités à l’encontre des Résistants, et parmi eux, François Verdier qui a subi les pires supplices durant 43 jours avant d’être exécuté en 1944 dans la forêt de Bouconne.

Il est temps de reprendre le chemin du retour en longeant les Allées des Demoiselles et le fil conducteur du Canal du Midi tout en songeant peut-être à tout ce qui a été vu et entendu pour en faire une synthèse, base de réflexions d’un passé sur lequel s’est bâtie notre actualité.

Le GPS « officiel » de Maïté  nous a donné une distance parcourue de ….13,4km. Cette randonnée dépourvue de dénivelée ne nous a pas demandé de grands efforts, mais plutôt de l’endurance pour fermer la boucle. Bravo à vous tous qui avez tenu la distance

Merci à vous d’avoir été aussi nombreux à nous accompagner et d’avoir fait preuve d’attention dans les explications données.

Clément

 

Chronique de notre ami Philippe

Ô Toulouse, ô val..heureux randonneurs! 

 

Ce jeudi 12 mars 2020 était pour les randonneurs d’Escalquens jour de rencontre sportive hebdomadaire, à l’extérieur du Lauragais, dans la ville capitale du rugby français et ce en pleine période du tournoi des Six Nations…qui joue les prolongations.

Une légende veut que ce sport ait été créé en 1823, en Angleterre, par un joueur de football qui prit volontairement le ballon rond entre ses mains pour le déposer dans le but adverse. Quelques temps après, il deviendra ovale pour faciliter sa préhension.

Ce n’est qu’une légende qu’il faut aujourd’hui transformer en vérité!

Au milieu du XVIIIème siècle, Toulouse a un aspect encore très moyenâgeux. Les rues sont étroites et tortueuses, il y a peu de places et les promenades et jardins publics sont inexistants.

Un rempart (c’est-à-dire des fossés et une muraille en briques de 9 mètres de haut et 2 mètres d’épaisseur à la base), datant du tout début de notre ère puis reconstruit au XIVème siècle (guerre de Cent Ans oblige) et renforcé en 1525 (menace Espagnole) est toujours en place, mal entretenu, et gêne l’extension de la cité et les déplacements. Il fait 6 kilomètres de long: son tracé correspond à peu près aux boulevards rive droite actuels et à l’allée Charles-de-Fitte sur la rive gauche. Rive gauche peu habitée car les inondations la dévastaient fréquemment (plusieurs catastrophes majeures par siècle) et seuls les hôpitaux (Hôtel Dieu, La Grave) y étaient en bonne place car ils permettaient de mettre à distance du coeur de ville les pestiférés et autres misèreux (le confinement de l’époque!). Le principal vestige de la muraille est visible le long de la cité de l’Arsenal.

Bien que cela soit interdit depuis 1463, date d’un terrible incendie qui détruisit un tiers de la ville ( 1200 habitations), les maisons étaient construites en bois et torchis plutôt qu’en briques car beaucoup moins chères. Leurs occupants y étaient entassés dans de mauvaises conditions d’hygiène et de salubrité.

Il y avait environ 53 000 habitants dans la ville et ses faubourgs (au-delà du rempart), à peine plus que quatre siècles auparavant, et ce à cause des épidémies, des famines et des guerres récurrentes.

Mais en ces années 1750, les têtes aussi avaient besoin d’air pur.

C’était le temps des philosophes, appelés les Lumières, celui de la remise en cause des systèmes religieux, politiques, sociaux et économiques en place depuis des siècles: 30 % de la surface urbaine était occupée par des édifices religieux (dont les églises et une cinquantaine de couvents!) et quelques dizaines de nobles possédaient 60% des richesses (le peuple, 1%!).

Pour essayer de répondre à ces nouvelles aspirations (la révolution de 1789 approchait..), un plan d’urbanisme associant embellissement et développement économique fut mis en oeuvre dans toute la ville.

Et c’est ainsi que va être notamment créé, en 1754, au pied de la muraille ancestrale (maintenue en place au cas où, avant d’être démolie vers 1830), le Grand-Rond, un vaste terre-plein dédié à la promenade et au bien-être et que nous avons pu admirer ce jour. Autour de lui rayonnaient cinq larges artères (les allées François Verdier, Jules Guesde, Frédéric Mistral, Paul Sabatier et des Soupirs actuelles) qui permettaient de relier entre eux la ville, la campagne, la Garonne et le canal du Midi (c’est-à-dire le port Saint-Sauveur, construit en 1778).

Ce Grand-Rond a deux particularités qui permettent d’affirmer que le rugby est né à Toulouse dans ces années là et explique pourquoi il continue à y être roi:

-il a un autre nom, « Boulingrin », mot d’origine anglaise « bowling green », c’est-à dire « pelouse pour jeux de boules »

-et il est, en réalité, de forme ..OVALE!

 

Sur leurs terrains de jeux, les randonneurs d’Escalquens font des boucles de toutes formes, au mont et au ..val!

Pour voir les photos de Jean Marc cliquer ici

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