Randonnée du jeudi 10 octobre 2019 Toutens

Les 25 randonneurs présents ce jeudi se sont rendus à Toutens, sous un ciel mitigé qui nous a toutefois gratifiés de  « belles éclaircies » selon la météo .

Toutens,  petit village du Lauragais perché sur une crête, compte un peu plus de 340 habitants, dont notre ami Jean-Pierre, une église avec son clocher mur,  le château Saint Pierre (construit avec les matériaux du château initial détruit pendant les guerres de religions), le moulin d’Hercule et…  un distributeur automatique de baguettes.

                       

Afin de nous dépayser un peu sur ces chemins connus de beaucoup d’entre nous, nous avons décidé de faire cette boucle à l’envers, avec à la clé peu de montées raides et une côte brutale transformée par cet artifice en descente facile.

La crête a- dessus du village est vite atteinte ; au nord la plaine de l’Agout et du Tarn d’où émergent au loin quelques  bastides  comme Caraman ; au sud la plaine du Lauragais, la vallée de l’Hers, mais sans les Pyrénées dissimulées dans la brume.

Passage devant les ruines de Lasserre, puis au pied du fût sans ailes du moulin de l’Hercule (un des rares ayant déménagé, il était à Beauville ).

Petit arrêt à l’orée du bois de Lakanal avec dégustation de l’excellent gâteau préparé par Geneviève.

Retour tranquille vers les véhicules sans oublier la baguette du soir pour certains.

Un peu plus de 8 km parcourus dans la bonne humeur.

Texte de Jean-Marc


Chronique de Philippe

Toutens, tout en pi! (∏)        

Ce n’est pas un hasard si les randonneurs d’Escalquens se sont déplacés à Toutens en ce jeudi 11 octobre 2019.

En effet, cette semaine a été remis le Prix Nobel de Physique et ils se devaient de rendre hommage à ceux qui le méritaient tant et qui ne l’ont malheureusement jamais eu.. les meuniers du Lauragais, tout au moins certains d’entre eux dont, peut-être, celui du moulin d’Hercule au pied duquel ils se sont recueillis!

 Depuis la plus haute Antiquité, les mathématiciens ont cherché à résoudre le problème de la quadrature du cercle, c’est-à-dire réussir à construire un carré de même surface qu’un disque à l’aide d’une règle et d’un compas. Mais pour calculer la surface d’un disque il faut utiliser un nombre au « mauvais caractère » qui ne se laisse pas facilement manipuler: c’est le nombre pi, qui a la valeur 3.14..etc, car c’est un nombre qui « n’en finit pas »! Il a été démontré mathématiquement que ce n’était pas possible à réaliser, même par Hercule.

De cette impossibilité est issue l’expression « chercher la quadrature du cercle » qui s’applique à nous tous quand nous tentons de résoudre un problème insoluble.

Et pourtant certains meuniers du Lauragais y sont arrivés! Voilà l’histoire qui les réhabilite.

 Le moulin à vent a été inventé en Angleterre à la fin du XIIème. Dans le Lauragais, des moulins ont été installés dès le début du XIIIème siècle, et ce grâce aux vents qui le balayent fréquemment et à ses collines fertiles pour la culture de céréales.

Ainsi donc, les paysans pouvaient s’attacher les services des meuniers pour transformer leurs récoltes en farine.

Tous ces moulins seront arrêtés au début du XXème siècle dont celui de Toutens en 1925.

 L’énergie pour réaliser cette transformation était donc fournie par le vent qui entraînait les ailes qui elles-mêmes faisaient tourner horizontalement, grâce à des engrenages et à un arbre, une meule cylindrique dite « courante ».

Au-dessous de cette meule, était installée une autre meule de mêmes dimensions et dite » dormante » car elle était fixe.

Un coffre de bois cylindrique enveloppait parfaitement la paire de meules: ainsi, tout le grain introduit au centre de la meule supérieure était broyé entre les deux meules et la farine obtenue était canalisée et évacuée par un conduit de sortie périphérique. Le meunier restituait alors au paysan toute la farine obtenue, moyennant finance bien entendu. 

Mais certains meuniers étaient des physiciens de génie: en lieu et place des coffres cylindriques ils en avaient installés de forme carré ou octogonale ce qui créait des entassements de farine dans les coins… farine qu’ils récupéraient et s’appropriaient au détriment des paysans…roulés dans la farine! Ils ont donc su transformer un disque en carré!    

 Les marcheurs d’Escalquens sur les chemins de leurs prés carrés ne tournent pas en rond, même s’ils font des boucles, car ce qui guident leurs pi et leurs pas c’est le com..pas qu’ils ont dans l’oeil!

Pour voir les photos de Jean-Marc cliquer ici

 

Crocus jaune d’automne, vendangeuse ou Stembergia luttea.

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