Randonnée de jeudi 7 février 2019 Les Cassès

En ce jour du 7 février 2019, une randonnée de 9 km était au programme : départ du village des Cassès, marche le long de la Rigole du canal du midi de la plaine, traversée de Saint Paulet, montée au château du même nom et retour au point de départ.

« Ils en avaient du cœur et du courage les 13 marcheurs qui ont affronté les chemins boueux, le vent et les averses : leur carcasse n’a pas tremblé » ! C’est ainsi que Turenne (Maréchal de France sous Louis XIII et Louis XIV) aurait pu s’exprimer du haut de son château de Saint Paulet, Château que nous avons vu tout au long de notre randonnée de ce jeudi 7 février 2019 malheureusement pour lui, lors d’une bataille, un boulet de canon l’a envoyé, en 1675, au paradis (ou en enfer car s’il a été et est encore très populaire en France, il est connu en Allemagne pour des exactions ordonnées dans les contrées ou il guerroyait… et que Simon de Monfort n’auraient pas reniées).

Mais à la même période il y avait un homme de paix, Pierre Paul Riquet, qui oeuvrait pour la prospérité économique et qui construisait la Rigole du Canal du Midi.

Auparavant nous avions commencé cette randonnée par le promontoire du Fort, au Cassès, et sa magnifique vue sur les environs. C’est là qu’a été implanté pendant des siècles un château et un village fortifié mais qui fut petit à petit délaissé à la faveur du village actuel, ce dernier se constituant autour de l’abbaye créée au XIVe siècle et dont il subsiste des parties du mur d’enceinte et des ruines de La Chapelle.           .

Sur cette butte, nous avons vu le monument qui rappelle qu’une soixantaine de Cathares des Cassès ont été brûlés, par les croisés de Simon de Montfort quelque part dans la commune, certainement dans le vallon à nos pieds et dans lequel coule un ruisseau au nom de … »les Rôtis »!

De ce même point de vue, nous avons deviné le seuil de Graissens qui a failli être le point le plus haut du canal du midi mais cette option fut abandonné à la faveur du seuil de Naurouze car ce dernier est plus bas de 20 m et donc évitait de construire plusieurs écluses supplémentaires… finances oblige !

Après le cheminement le long de la Rigole et une halte récupératrice à l’ombre (sans soleil) des (petits) oliviers, ce fut le retour, en empruntant la route qui conduit au village de Saint Paulet. Saint-Paulet et son église en pierre des années 1560 (elle a remplacé l’église qui se trouvait à côté du château, sur la hauteur), Saint-Paulet et ses gilets jaunes» qui …réparait la chaussée c’est la grande différence avec ceux de la ville !
Puis il a fallu « monter à l’assaut» du château de la famille de la Tour D’auvergne (dont l’illustre militaire cité ci-avant faisait partie). Il est remarquable par ses murs d’enceinte (XIIIe siècle) et par le fait qu’il abrite précieusement, en relique, le corps de notre Maréchal.                                

Nous avons remarqué également un moulin voisin,… Le Grand moulin de son cœur bien entendu !

Le vent et la pluie ayant décidé de nous attaquer, sans ultimatum, il était temps de rejoindre les Cassès et d’y admirer les remarquables stèles funéraires discoïdales qui y sont hébergées, au pied de l’église (et qui font l’objet de la chronique de ce jour). Le mot d’ordre final était alors donné : cassons-nous !

Mais la plus connue la plus originale et la plus remarquable des neuf stèles présentes au Cassès est nommée « le Christ des Cassès ». Elle représente une silhouette humaine (ce qui est très rare), les bras levés dans la position dite de « l’Orant » ». Elle est très ancienne, certainement du septième siècle ! Les historiens n’ont pas encore déterminé la signification de cette représentation.

Nous nous autorisons donc à émettre l’hypothèse que, peut-être, cette stèle funéraire rendait hommage à un guide d’un club de randonneurs en figurant la position qu’il prenait pour faire traverser par le groupe une voie très fréquentée par les chars à boeufs de l’époque, époque bénie où la vitesse maximale de ces derniers, aux alentours de quelques kilomètres heures, aurait fait le bonheur du premier ministre actuel et des statistiques d’accidents de la route… ! Plus on va lentement moins il y a d’accidents mortels c’est de la physique et c’est physiologique, l’idéal est de se déplacer uniquement à pied, comme les marcheurs d’Escalquens et d’ailleurs !
Et même si les marcheurs d’Escalquens sont prudents et bien encadrés, pour chacun, viendra le jour de la dernière randonnée sans retour. Ils n’auront pas besoin de stèle car ils ne partiront pas les pieds devant mais ils s’envoleront, pour le lointain, avec leurs pieds… De vent (d’autan) !


Casse-tête aux Cassès pour marcheurs à pied.

Notre randonnée au Cassès en ce jeudi 7 février 2019 était l’occasion de découvrir la dizaine de mystérieuses stèles discoïdales qui se trouvent au pied de l’église, et de se creuser la tête pour connaître leur origine !
Dans le Lauraguais, aujourd’hui, il en existe encore plus d’une centaine comme celles que nous avons vues, souvent regroupées dans les cimetières ou aux abords des églises, et presque toute situées dans le Département de l’Aude.

Ce sont des stèles funéraires qui ont été trouvées dans des cimetières du Moyen Âge, c’est-à-dire qu’elles sont, pour la plupart d’entre elles, vieilles de 800 à 1000 ans.
Elles sont d’une seule pièce, en calcaire ou en grès, composées d’un pied (qui était intégralement enfoncé dans le sol… comme nous, parfois !) Et d’un disque sur lequel ont été sculpté des symboles.

Cette tradition d’identification des tombes par ce type de croix en pierre a été certainement amenée dans le Lauraguais par les pèlerins allant à Saint-Jacques-de-Compostelle car des stèles discoïdales existent dans plusieurs autres contrées d’Europe.

Il y a une grande variété de symboles mais, souvent, il s’agit d’un cercle entourant une croix. Il y a beaucoup de types de croix, à la symbolique de mystique influencée par les premiers temps du christianisme. Aujourd’hui, on retrouve, encore fréquemment, ces croix aux formes variées sur des tombes relativement récentes.

Et même si la période d’apparition de ces stèles avec des croix sculptées peut créer le doute, il est certain qu’elles sont chrétiennes et non pas Cathares comme il est fréquemment affirmé. En effet, les Cathares abhorraient la croix et, de toute façon, si elles avaient eu cette origine, les hordes du Nord, pendant la croisade des albigeois, les aurait fait disparaître définitivement sans autre forme de procès comme ils ont (si bien fait) » pour les personnes, leurs biens… Et même leurs dépouilles (ils exhumaient des présumés hérétiques décédés et brûlaient les cadavres…) Ils ne se cassaient pas la tête avec les « casse-pieds »… !

Il y a aussi des disques dont la sculpture indiquait le métier du défunt (nous avons pu voir par exemple ce qui pourrait être un soc de charrue pour un laboureur ou une truelle pour un maçon ou un glaive pour un soldat). À noter également des stèles qui faisaient office de bornes entre le Languedoc et la France. Une croix occitane était gravée sur une face et une fleur de lys sur l’autre. Elle date du milieu du XIIIe siècle.

 

Texte de Philippe

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