Randonnée de jeudi 20 juin 2019 lac de Montbel (Ariège)

I

Diantre, quelle fut difficile à prendre cette décision de maintenir ou d’annuler cette sortie qui nous tenait à cœur. Après une semaine où les prévisions météorologiques évoluaient sans cesse, dans le mauvais sens, la veille, les risques d’orage semblaient écartés, et le matin, seules quelques averses figuraient encore au tableau de cette journée. La décision est prise, la rando aura lieu, les 16 pèlerins qui ne se laissent pas arrêter par la pluie du matin, équipés de leurs vêtements de pluie pour parer à toute éventualité, sont au rendez-vous.

Dès que la route est prise, délaissant la direction de la Méditerranée pour nous orienter vers la chaine des Pyrénées ariégeoises, le ton est vite donné. Une masse nuageuse gris sombre, très dense, nous masque les sommets et bien vite les essuie glaces se mettent en action. Chacun espère que cet épisode pluvieux ne va durer que le temps du trajet et que dès notre arrivée à pied d’œuvre, la situation va s’arranger.

Quelqu’un parmi nous a-t-il su implorer les cieux, s’adresser à qui de droit pour que nous soyons épargnés de ces averses et mieux, que nous puissions bénéficier de quelques rayons de soleil ? Si tel a été le cas, nous avons pu constater que ses vœux ont été pris en considération puisque dès que nous avons mis pied à terre, comme par miracle, les perspectives d’une journée convenable sont devenues réalité et chacun a retrouvé le moral.

C’est de la Base nautique qu’a lieu le départ de la randonnée. Tout de suite le souffle est coupé par l’immensité immobile du lac qui s’offre à notre regard, comme pour nous dire : voilà ce qui vous attend. Pas un souffle, pas une ride sur la surface du miroir et, quand la surprise cède la place à la réflexion, tout de suite on mesure que suivre tous les contours festonnés du lac va nous donner le temps d’en apprécier tous les attraits, même si l’absence du soleil nous prive de l’éclat qu’il serait en mesure de nous offrir. Dès le départ, un panneau indicateur ne nous laisse aucun doute sur ce qui nous attend. « Circuit N°9, le tour du lac, 16km.

Nous voilà donc partis en empruntant une première digue(suivie de beaucoup d’autres, j’en ai compté 7) qui nous conduit à nous enfoncer dans un sous-bois. Le sentier relativement large, essaie de nous tendre quelques pièges à travers des racines ou des restes de coupes. Cheminer sous cette voûte de verdure quand le soleil brille est agréable, mais aujourd’hui elle contribue à assombrir, à augmenter la grisaille d’un ciel mélancolique. Le niveau du lac est à son maximum, de nombreux arbres du rivage prenant un bain de pied. Par endroits, branches et racines plongent dans l’eau et on pourrait se croire dans une zone de mangrove.

Quand on quitte la forêt, la clarté du ciel fait contraste avec la pénombre dans laquelle nous avons longuement évolué. Maintenant ce sont des pâturages vallonnés qui bordent le lac. A la lisière d’un bois, un troupeau de vaches gasconnes aux belles robes grisées, placidement couchées, semblent apprécier le cadre bucolique qui les accueille, et avec flegme nous regardent passer.

Voilà bientôt deux heures que nous sommes en marche, il est bien loin le petit déjeuner pris à une heure matinale, et quelques signes particuliers semblent nous rappeler qu’il est bientôt temps de songer à apporter quelques calories pour assumer sans fléchir, la suite de la boucle dont nous avons pratiquement parcouru la moitié.

Nous sommes maintenant dans une zone où se terminent des travaux d’aménagement des bords du lac, contribuant à développer au mieux l’attrait touristique de ces lieux. Plusieurs bâtiments ont été construits, un chemin piétonnier est en cours de finition, des zones aménagées attendent un engazonnement, tout doit être terminé pour la prochaine période estivale.

Même si depuis le départ, les cieux nous ont épargnés, le contexte est peu favorable à un pique-nique sur l’herbe. Une crêperie – snack gérée par des bretons pur beurre, veut bien nous accueillir avec notre casse-croûte moyennant une consommation. Je pense que la consigne a été bien comprise puisque sur la note, on pouvait lire : bière, cidre, barquettes de frites, café liégeois, crêpes beurre caramel, cafés.. et si on avait voulu, on pouvait même clôturer par un …  Calvados !! Mais nous avons été raisonnables, nous avions encore du sentier à parcourir. Cet arrêt fut l’occasion de passer un agréable moment et de classer cette randonnée avec 2* et si le soleil avait été présent, 3*. Sans s’être consultés, deux groupes se sont constitués : les couples et  … les autres. Je puis vous assurer que le deuxième groupe a profité au maximum de cette pause, si je m’en réfère aux éclats de rire prolongés qui ont accompagné le repas.

La deuxième partie de la journée nous a permis de poursuivre au plus près, le contournement du lac. Forêts aux essences diverses, (hêtres, résineux, bouleaux) et découverts alternent. A plusieurs reprises, le sentier offre deux alternatives qui un peu plus loin aboutissent au même endroit. En particulier, avant d’arriver au lieudit « Les Baylards », cette situation se présente. Le serre file en la personne de Jo rappelle à l’ordre le meneur qui n’a pas obliqué sur la gauche, mais a continué tout droit. Demi-tour et à ce moment, un personnage asiatique, très sympathique, ayant planté la tente à proximité du lac, intervient et avec un accent bien marqué nous dit : « Mais pourquoi vous faites demi-tour, vous pouvez continuer, c’est plus court et plus joli ! » Effectivement, lors de la reconnaissance nous avions vu cette éventualité, et nous reprenons l’itinéraire nous faisant passer au pied du lieudit précité.

Plus le temps avance, plus la fatigue se fait sentir, c’est la raison pour laquelle, régulièrement, une petite halte permet de se regrouper quand la file commence à s’étirer, de se désaltérer et de reprendre ensuite, un rythme normal. A un endroit où le sentier flirte au plus près avec l’eau, la vue étant bien dégagée, nous voyons face à nous, et relativement proche à vol d’oiseau, la base nautique où doit se fermer la boucle. La suite nous prouva que si la ligne droite est le plus court chemin d’un point à un autre, suivre les caprices des méandres des berges conduit à allonger considérablement la distance. Quand, au bout d’un tronçon de sentier un virage masque la suite et que l’on pense être arrivés, un autre tronçon lui succède et ceci se répète à plusieurs reprises, contribuant à se poser la question « Mais quand cela va-t-il en finir ? » – Tais-toi et marche … et enfin, la dernière digue annonçant le terminus se profile à l’horizon et les visages s’illuminent des sourires des vainqueurs qui ont rempli le contrat. Bravo à tous pour votre endurance et votre persévérance.

Nous ne pouvions nous quitter sans fêter ce petit exploit ! Ce fut chose faite par une étape sur le chemin du retour dans la charmante cité de Mirepoix. Autour de cette place aux couverts médiévaux, les diverses couleurs pastel des immeubles, apportent une note très originale incitant ceux qui découvrent les lieux, à revenir à une prochaine occasion. Le verre de l’amitié est levé et le projet de refaire cette randonnée du lac de Montbel par une journée ensoleillée est évoqué.

PS : J’ai omis de mentionner la présence sur ce lac, d’une ferme aquacole pratiquant l’élevage de truites. Mais celle-ci ne pouvant se visiter, on ne peut apporter de précisions.

Rando organisée par Jo et Clément

Texte de Clément

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