Randonnée à la journée le 26 sept 2019 Le Mont Mouché

Chers amis randonneurs,

Pensez-vous, après cette merveilleuse journée, que nous avons passée dans les Pyrénées ariégeoises, qu’il soit utile de revenir sur tout ce que nous avons vu, découvert et admiré ?

Vous en avez encore les yeux pleins d’images qui auront peine à s’effacer. Je suis persuadé que dans le lit allongé(e)s, le film de la journée va défiler et que, la fatigue aidant, dans les bras de Morphée allez sombrer. Pêle-mêle vont apparaître en rêve, vaches au pelage gris, chevaux aux robes tachetées, moutons un peu affolés à notre vue, le tout évoluant sur un tapis de colchiques fraîchement éclos. Pour parfaire le décor, un ciel bleu sur lequel évoluaient des écharpes de brume, sans oublier les majestueux planeurs que sont les vautours fauves, décrivant dans les airs de superbes arabesques.

La température clémente (pouvait-il en être autrement ?) nous a permis de gravir les pentes parfois un peu raides, sans trop souffrir de la chaleur. Cela vous a déjà été dit, mais je le renouvelle : vous avez été un groupe homogène qui, pour un début de saison, avez montré que vous possédez un potentiel qui ne demande qu’à être développé au cours de la saison. Bravo aux 24 courageux qui ne se sont pas laissés impressionner par ces montagnes qui nous attendaient de pied ferme.

Je ne vais pas être plus long, vu que j’ai des comptes à régler avec nos trois lascars que sont les sommets que nous avons rencontrés.

La véritable jalousie fait croître l’amour.

 Afin d’éviter toute velléité

Entre le Roc Batail, le Mont Picou et le Mont Mouché,

Comme nous l’avons connu par le passé,

Cette année nous avons prudemment avisé

Les trois belligérants de notre venue

Afin d’éviter tout malentendu.

Conscients des difficultés rencontrées

Si les trois sommets étaient escaladés,

Les trois compères ont bien compris et un pacte ont signé

De non jalousie et non agressivité.

Ce sont les randonneurs qui le jour venu

Choisiront le ou les princes élus

Selon qu’ils sont en jambes ou fourbus.

C’est le Roc Batail qu’en premier nous avons choisi

Puis au pied du Mont Mouché nous sommes assis,

Pour la pause bien méritée du déjeuner.

Après cet arrêt où chacun, énergie a pu retrouver,

Les sacs allégés sur le dos avons rechargés

Et la descente avons repris bien ragaillardis.

Face à nous se dresse le Mont Picou les yeux rougis.

Il nous a vu gravir les pentes de nos deux amis

Et pense que lui sera ignoré.

Alors, dans un même élan de solidarité

Avons décidé d’aller le saluer

Ce dont il fut bouleversé, très étonné.

Au rendez-vous était une récompense bien méritée,

Une splendide vue sur la vallée et le château dressé.

Quand sur les sentiers sommes redescendus,

Des murmures, des éclats de rire avons entendus.

C’étaient les trois compères par ces visites émoustillés

Qui gaiement étaient en train de festoyer.

Le Scribouilleur ce 26 09 2019

 

Les nouveaux l’ignorent, mais il y a deux ans, lors d’une telle sortie, nous avions assisté à une algarade sévère entre le Mont Picou et le Mont Mouché (le Roc Batail était alors hors course) Les anciens s’en souviennent sûrement. Il me paraît utile de rappeler cet affrontement pour comprendre la scène 2 de ce jour.

Voici le texte publié pour cette rando en 2017.

QUAND DEUX SEIGNEURS S’INVECTIVENT ………..

Les humains sont parfois mesquins,

Se vexant, s’emportant pour un rien.

Les bipèdes n’en ont pas l’exclusive,

Pour preuve cette altercation assez vive

Entre deux seigneurs de la montagne : le Mt Picou et le Mt Mouché.

Cliquer ici pour la suite et aussi un petit plus

 

Et maintenant la chronique de notre ami Philippe

Il est une Foix..

En ce jour du 26 septembre de l’an de grâce 2019, les marcheurs d’Escalquens ont pris de la hauteur en se transportant au-dessus de la ville de Foix et sans trop s’attarder dans cette dernière.

En effet, sa devise , « touches-y si tu oses », n’engageait pas à la déambulation dans ses rues moyenâgeuses surveillées par son château perché.

En voici son histoire qui commence comme il se doit par …il était une fois… un prince pyrénéen, comte de Foix et seigneur du Béarn, qui se nommait Gaston III de Foix-Béarn et qui s’était choisi lui-même le surnom de Fébus.

Comme ses ancêtres, il tenait à maintenir l’indépendance de son territoire (constitué principalement du Béarn, de la région de Foix, d’une partie des Landes actuelles et de la Bigorre).

Habile diplomate et fin stratège militaire, ayant vécu de 1331 à 1391, il sut manœuvrer pendant la première partie de la Guerre de Cent Ans en s’alliant opportunément avec les Anglais ou avec les Français pour garder sa souveraineté.

Et c’est à lui que revient la paternité de la devise de la ville. Un jour d’été 1343, il remarque une jeune bergère qui possède tous les arguments pour séduire un homme. En ces temps anciens, bien avant les prédateurs d’Hollywood et d’ailleurs, un homme de pouvoir comme lui n’a pas hésité à être plus qu’entreprenant avec la belle. Elle n’a pas eu les foies et ….mit tout..de suite le holà à la manœuvre en lui décochant un coup de pied dévastateur dans une partie de son anatomie que le langage châtié des marcheurs interdit de nommer ici. Le prince tomba à genoux, le souffle court et la douleur intense. Elle recula alors de quelques pas, se retourna, releva sa jupe découvrant ainsi à Gaston ce qu’il convoitait tant en lui disant dans la langue du pays  » toco y se gaousos ». Grand seigneur, il s’en amusa, en homme d’esprit qu’il était (parfois!), et décida d’en faire la devise de sa ville de Foix! Ce n’est peut être qu’une légende mais cette glorieuse inconnue, il y a presque huit siècles, avait déjà « balancé son porc »…même si ce n’était pas dans les règles de l’art de son métier de gardienne de troupeaux!

Le comte était aussi poète à ses heures. Il est l’auteur présumé de la chanson traditionnelle bien connue et toujours entonnée dans tout le sud de la France et par la chorale du club de randonnée  « se canto, que canto » (pour ceux qui ne sont pas bilingue: « s’il chante, qu’il chante »).

Cliquer ici pour l’écouter.

C’est une chanson d’amour à l’adresse de sa première épouse et dans laquelle un oiseau chante pour elle car Gaston se désespère de ne la point voir à cause des si hautes montagnes Pyrénées. Et il avait de quoi se faire pardonner car il l’avait répudiée et chassée sans ménagement et sans bagage… trois mois après qu’elle lui ait donné un héritier mâle. La raison de son courroux n’avait rien de romantique: la dot n’avait toujours pas été payée treize ans après le mariage!

Cette répudiation n’allait pas rester sans suite. La famille de l’épouse bannie, les Navarre, voudront se venger en ourdissant un complot dans lequel ils impliquèrent le fils héritier. Ce dernier devait empoisonner son père puis prendre par la force sa place. Mais il fut démasqué avant d’avoir agi et emprisonné. Son justicier de père le trucidera lui-même sans autre forme de procès!

Il tua donc son seul héritier mâle légitime et après sa mort, dix ans plus tard, de mariages en traités et en conflits, son territoire, dont il avait tant défendu l’indépendance, sera rattaché à la couronne de France, en 1607, par Henri IV.. le Béarnais!

Gardons nous de le juger: il était de son temps, celui du terrible XIVème siècle et de ses trois apocalypses que furent la Guerre de Cent Ans, la famine récurrente et la peste noire…de quoi perdre la foi en tout!

Les marcheurs d’Escalquens, eux, sur les chemins escarpés de France, de Navarre et du comté de Foix, devisent ..et ne dévissent pas!

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