Journal des reconfinés N° 2 Jeudi 12 novembre 2020

Espace Poésie

 

L’Everest des mers

 

Tous les quatre ans, à pareille époque, la cloche a sonné.

Cette année ce sont 33 skippers dont 6 femmes qui vont affronter

Mers et océans plus ou moins agités pour une longue traversée

Au cours de laquelle ils vont se mesurer.

 

C’est dans une ambiance particulière que le départ a été donné,

Cette année, crise sanitaire oblige, public et skippers ont été privés

De cette ambiance festive qui aurait dû accompagner

Cet évènement où joie, plaisir et émotions se trouvent mêlés.

 

C’est en 1989 que la première course est annoncée

Sous la houlette de Philippe Jeantot et du Conseil Départemental de Vendée.

Aujourd’hui c’est pour la 9ème édition que le départ est donné.

Jusqu’à ce jour c’est Michel Desjoyaux qui détient le record de la traversée,

En un peu plus de 74 jours, le tour du monde il a bouclé.

 

Pour prendre la mesure des diverses difficultés qu’ils vont rencontrer,

Sachons qu’il s’agit d’une course en solitaire

Sans escale, où ils ne pourront donc toucher terre

Et sans assistance pouvant éventuellement pallier

Aux divers problèmes techniques ou sanitaires qui peuvent se présenter.

 

Mers et océans ils vont donc chevaucher

En commençant par l’Atlantique, l’Afrique de loin ils vont longer,

Le Cap de Bonne Espérance sera contourné

Pour ensuite dans l’Océan Indien plonger.

A babord l’Australie avec son cap Leeuwin sera laissée

Et c’est alors l’océan Pacifique qu’il va falloir affronter,

Direction Sud Est pour le mythique Cap Horn saluer

Avant d’entrer à nouveau dans  l’océan Atlantique déjà rencontré

Pour enfin ce tour du monde boucler

Après quarante mille kilomètres de traversée.

 

Quelles sont les motivations qui vont entraîner

Ces hommes et ces femmes dans une aventure aussi osée ?

Les risques et dangers ont-ils été bien mesurés ?

Oui peut-on répondre sans hésiter.

Durant de longs mois ils se sont entraînés

Soigneusement, méticuleusement ils ont tout préparé

Matériellement, physiquement et mentalement ils sont parés,

Seuls les aléas ne pourront être évités.

 

 

La voile est l’école de la responsabilité et de la solidarité,

Chacun sait que c’est sur soi uniquement qu’il peut compter

Quand au milieu des océans, isolé,

Aucun secours ne peut être envoyé.

 

Si par malheur un concurrent a démâté,

Sans hésiter un autre coureur sa route saura dérouter

Pour venir porter secours et réconfort à l’infortuné

Qui sans cette solidarité aurait pu sombrer.

 

Ainsi conçue, la voile est un sport de combat affronté

Contre soi-même et contre les éléments déchaînés

Qu’ils viennent de l’eau ou d’un ciel déchiré.

C’est avec une boule au ventre que le ponton ils ont quitté.

Qui n’a vu sur les visages les larmes rouler

Ne peut comprendre l’émotion provoquée

Par ces séparations d’un enfant, d’une épouse, bouleversés

Et qui sur le quai restés, voient l’être cher à regret, s’éloigner.

 Au fond de lui-même chacun a une pensée pudiquement étouffée.

« Ce départ, c’est son désir, c’est une volonté assumée,

Pour moi, pour nous, le souhait que nous puissions formuler

C’est que la chance puisse l’accompagner,

Que tous les pièges il puisse déjouer

Afin qu’à son retour, nous puissions lui témoigner

Tout notre plaisir et notre amour d’ainsi le retrouver »

 

Le Scribouilleur ce 08 novembre 2020

 


La chronique de Philippe

Et sans ciel?!

 

Puisque c’est le 11 novembre, les randonneurs, dont l’activité est considérée comme non essentielle, vont pouvoir honorer un soldat de la Grande Guerre qui les amènera au 7ème ciel, eux qui, aujourd’hui, sont sans chemins et sans ciel!

Ce soldat a très souvent côtoyé l’enfer avant d’être le dernier des 8 millions de Français mobilisés à partir pour la voûte céleste, en mars 2008, à l’âge de 110 ans.

Les œuvres d’Emile Zola et de Victor Hugo sur la misère du peuple font figure de romans à l’eau de rose en comparaison des vingt-cinq premières années vécues par Lazare Ponticelli.

Il naît en 1897 dans une famille très pauvre du nord de l’Italie. Sa mère abandonne son mari et ses sept enfants et s’installe en France pour essayer de gagner un peu moins mal sa vie. Son père décède peu après et ses frères et sœurs décident alors de tenter leur chance à leur tour à Paris, laissant le petit Lazare à des voisins.

Il travaille dès le plus jeune âge et à 9 ans, analphabète, avec l’argent économisé, il part pour Paris, en train. Mais jusqu’à la frontière française, pour économiser, il fait le trajet à pied, le long de la voie, les sabots sur l’épaule pour ne pas les user. Il débarque Gare de Lyon sans savoir parler le français. Il y erre pendant trois jours avant d’être recueilli par une famille italienne. Il fait plusieurs métiers dont crieur de journaux (il se souviendra toujours du jour de l’assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914, la veille de la Grande Guerre..il avait tout vendu!) et coursier de Marie Curie! 

Il s’engage dans l’armée française dès le début des hostilités, en trichant sur son âge : il veut défendre le pays qui lui a donné à manger.

Il combat très courageusement sur le front mais en 1915 l’Italie entre en guerre, aux côtés de la France. Eu égard à sa  nationalité, il est obligé de rejoindre l’armée italienne mais il refuse de quitter l’uniforme français. C’est de force, encadré par deux gendarmes, qu’il est reconduit en Italie. Il combat alors dans les Alpes face aux Autrichiens. Les régiments fraternisent: le commandement l’envoie sur un autre front beaucoup plus exposé. Il y est gravement blessé.

Mais comme le Lazare du Nouveau Testament, il va ressusciter.

L’armistice déclarée, il revient en France et crée avec deux de ses frères, en 1921, une société de ramonage et de chaudronnerie.

Il obtient la nationalité française en 1939 puis veut redevenir soldat pour la guerre qui s’annonce: il est jugé trop vieux et renvoyé dans son entreprise. Il devient résistant.

Après la Libération, il fait prospérer sa société en la diversifiant dans les travaux publics, l’activité pétrolière et les services à l’industrie. 

Cette entreprise familiale emploie désormais 4500 personnes dans le monde et vous pouvez voir son nom, celui de son fondateur, sur les grues géantes qui sont en train d’élever les cinq pylônes supportant les cables du futur téléphérique qui assurera, à compter de mi-2021, la liaison du Cancéropole à l’Université Paul Sabatier via l’hôpital de Rangueil. Les plus hauts mesurent 70 mètres et nous pouvons les deviner depuis les hauteurs d’Escalquens.

Il nous fait ce cadeau tombé du ciel… pour nous y promener.

Notre héros, au destin extraordinaire, fut un humaniste qui ne cessera pendant toute sa vie de raconter et décrier les horreurs de la guerre. Il ne voulait pas être inhumé au Panthéon, préférant reposer discrètement auprès de sa famille et de ses camarades soldats.   

Les marcheurs d’Escalquens sont sur le pied de guerre, prêts à (se) remuer (sous le beau) ciel et (sur les chemins de) terre!

 


PARTONS EN VOYAGE EN ALBANIE KOSOVO MONTENEGRO

Jour 2 lundi 17 juin : Valbone – Cercle Blanc – Valbone

20 km, dénivelé + 1120 m -1120 m

Après deux jours de transport, les choses sérieuses commencent. Eraldi nous propose aujourd’hui, un aller et retour jusqu’à la bergerie de Rama que nous découvrirons au sortir de la forêt

Après une courte pause en compagnie du berger nous continuons jusqu’au col qu’ils appellent le Cirque Blanc. C’est la frontière avec le Montenegro et en effet nous sommes entourés de pics calcaires très blancs.

C’est dans ce décor grandiose que nous nous posons pour déjeuner. Pour ce premier jour, j’avoue avoir eu beaucoup de mal après la bergerie pour arriver jusqu’au col. Il est vrai que nous venons de faire 10 km et de monter 1120 m. J’en ai été de ma petite larme……

Le chemin de retour se fait sous un ciel un peu menaçant mais nous n’aurons pas de pluie.

Au retour à Valbone une dame nous montre une vipère cornue qu’elle vient de capturer et qu’elle va relâcher dans la nature loin des habitations

Une bonne douche et au repas du soir nous aurons du chevreau sacrifié le jour même. Au briefing Eraldi nous promet une « bonne journée » pour le lendemain

Jour 3 mardi 18 juin : Valbone – Cérem

19 km, dénivelé + 1290 m – 1020 m

Ce matin, Berri qui nous a reçu le premier soir à Tirana, nous rejoint avec un autre guide pour épauler Eraldi car il y aura quelques passages risqués sur les névés. Au départ, nous redescendons la vallée de Valbone où de nouvelles constructions laissent présager un tourisme croissant.

La rivière traversée nous entamons 1000 m de montée au travers des lapiaz et de nombreux névés.

Après le repas le temps se gâte, l’orage gronde et nous descendons dans la forêt sous des trombes d’eau. Le moindre ruisseau devient difficile à traverser ! Nous arriverons à Cerem trempés et les chaussures pleines d’eau. Le comble notre lodge est tout petit, il y a du monde (même des français) donc pas de place pour mettre à sécher ……

Nous espérons le soleil pour demain car nos affaires ne seront pas sèches

Pour voir les photos du jour 2 cliquer ici

Pour voir les photos du jour 3 cliquer ici

La suite au prochain numéro !


Pour éblouir les yeux

Jeux d’eau

 


Espace Danse

Pas de randonnées, mais reste la danse !

Tous en piste ! ça va bouger !

Allez-y pour le boogie-woogies je vous regarde !

 

 

Après cette danse endiablée  un petit temps de récupération avec Michel Serres pour réfléchir un peu

 


 

L’art dans le confinement ou l’art de se confiner ?


Jouons un peu

Quelques charades

Mon premier est la capitale de l’Italie

Mon second est une voyelle

Mon troisième est un fleuve d’Europe`

Mon tout est une plante parfumée


Dans mon premier on peut trouver des vaches

Mon deuxième est le contraire de oui

Tout le monde possède mon tout


Mon premier est toujours négatif

Mon deuxième est un oiseau bavard

Mon troussée sert à énumérer plein de choses

Mon tout est synonyme de  feuille


Mon premier port les voiles d’un bâteau

Mon deuxième est compris entre 1 et 5

Mon troisième se boit au petit déjeuner

Mon quatrième est la lettre qu’il faut enlever à Blanc pour que ça fasse Black

Mon tout est un petit gâteau

 


Le mot du Lecteur

Lors de notre dernière randonnée dans les environs d’Ayguevives je cheminais à côté de Clément. Il a attiré mon regard vers une fleur que nous avons l’habitude de voir au bord des chemins. Une plante fleurie actuellement et très commune. Il s’est même rappelé son nom (quelle mémoire, je pense que moi je chercherai encore ! ) : le séneçon.

 

Je connaissais bien le séneçon, autrefois j’en ramassais pour nourrir les lapins de ma mère, mais ce n’était pas la même plante c’était le séneçon commun que nous trouvons parfois dans nos jardins et qui est utilisée en pharmacopée

La plante en question est connue sous le nom de séneçon de Jacob ou herbe de saint Jacques, Cette plante bien que très belle est excessivement toxique (elle contient des alcaloïdes) et donc mortelle pour les chevaux et les vaches.

Une personne, férue de botanique et rencontrée un jour par Clément et lui a expliqué que les graines de cette plante auraient été transportées et propagées dans la laine des moutons.

En Bretagne, où elle est très présente, on tente de la contenir et de la détruire pour entretenir les pâturages.

Attention ! la fleur du séneçon de Jacob est belle, on en ferait des bouquets, car elle ressemble à nos asters mais elle est aussi toxique pour l’homme !

GGeneviève

 

Solution des charades :

Romarin

Prénom

Papier

Madeleine (Mat-deux-lait-n)


A bientôt pour le N° 3  du journal des reconfinés

 

 

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